Enseignant en lettres et web-activiste politique béninois, Éric Thibaut Videgnon, bien connu des médias locaux, livre ses opinions sur les élections générales de 2026 et sur le recul des libertés d’expression au Bénin. Depuis la diaspora, l’activiste milite pour une élection pacifique et inclusive en 2026.
Joint par notre équipe de rédaction, Éric Thibaut Videgnon s’est exprimé en ces termes :
Rédaction : Présentez-vous à nos lecteurs.
ETV : Je m’appelle Éric Thibaut Videgnon, je suis enseignant en lettres et web-activiste politique béninois.
Rédaction : Que prônez-vous pour les élections générales de 2026 ?
ETV : Nous nous souvenons des séquelles laissées par les élections législatives exclusives de 2019 et l’élection présidentielle exclusive de 2021. Ces élections ont provoqué un déclin dramatique de notre démocratie, durement acquise après la conférence des forces vives de la nation de février 1990. C’est grâce à ce sacrifice lourd de nos aînés et de nos parents combattants de la liberté à Segbana que nous, enfants du Bénin, avons grandi dans une démocratie et joui pleinement de la liberté. Mais malheureusement, après 25 ans, les fantômes du passé ont refait surface.
Je n’ai pas besoin de rappeler toutes les lois liberticides votées par un parlement que nous connaissons tous. Ce sont ces lois qui ont précipité la chute de notre démocratie et provoqué le surpeuplement de nos prisons. À ce titre, je demande humblement aux autorités de Cotonou de libérer tous les citoyens arrêtés de manière arbitraire lors des événements douloureux de 2019 et 2021, et qui croupissent encore dans nos prisons. Je profite de cette occasion pour plaider en faveur d’une élection inclusive en 2026.
Rédaction : Que suggérez-vous au pouvoir actuel concernant les questions de liberté et les détenus politiques ?
ETV : Concernant les questions de liberté et les nombreuses arrestations arbitraires, j’aimerais me concentrer sur deux cas en particulier : celui de Steve AMOUSSOU, kidnappé à Lomé, et celui des candidats recalés aux élections présidentielles de 2021, emprisonnés de manière arbitraire.
Pour le cas de Steve AMOUSSOU, je pense que le Bénin aurait dû suivre des procédures légales en matière pénale. Il est surprenant de constater que des individus sans autorité se sont attribués le rôle de la police dans un Bénin de 2024. J’ai écouté le point de presse du procureur de Lomé concernant l’enlèvement du chroniqueur politique béninois Steve AMOUSSOU, qui vit en exil à Lomé, mais jusqu’à présent, la justice n’a pas répondu à cette affaire.
Quant aux deux candidats recalés aux élections présidentielles de 2021, avec tout le respect que je dois au gouvernement béninois, je demande simplement à la justice béninoise et aux dirigeants actuels de respecter la décision rendue par le groupe de travail des Nations Unies.
Rédaction : Un dernier mot, monsieur Éric Thibaut Videgnon ?
ETV : Pour finir, chers confrères de L’Œil du Bénin, je vous remercie pour l’entretien que vous m’avez accordé et je souhaite la paix pour le climat politique de notre nation commune.