On croyait que le conflit chronique entre agriculteurs et éleveurs au Bénin, qui durait depuis des années, serait résolu après les récentes interventions gouvernementales visant à mobiliser les parties. Malheureusement, la situation perdure et se manifeste aujourd’hui sous une nouvelle forme. C’est la ville de Malanville qui est de nouveau le théâtre de cette violence intercommunautaire. C’est le cas en date du jeudi 29 août 2024 faisant état de la mort d’un éleveur.
À Malanville, les tensions entre éleveurs et agriculteurs se sont intensifiées. Ce conflit a pris une nouvelle tournure, avec les agriculteurs accusés d’occuper illégalement les terres des éleveurs. Les éleveurs reprochent aux agriculteurs d’avoir envahi leur territoire, et les affrontements ont conduit à des actes violents. Les agriculteurs attaquent les bétails et les enfants des éleveurs, sans attendre que les animaux causent des dégâts aux cultures. Selon les sources de notre journal L’Œil du Bénin, un homme nommé Hamadou a été abattu par un agriculteur lors de cette récente escalade de violence. Les communautés, étouffées par ce fléau, appellent les autorités compétentes à leur venir en aide.
Selon un résident du village de Gah Béri, arrondissement de Guéné à Malanville, cette nouvelle vague de violence est la conséquence des mesures prises en 2021 pour gérer le conflit. « Le conflit de l’année 2021, bien qu’il ait été résolu, a laissé des séquelles. Depuis l’année dernière, les agriculteurs du village voisin de Boiffo contestent notre espace de pâturage à leur retour. Nous avons dû nous rendre à Cotonou en avril 2024 pour rencontrer le ministre de l’Intérieur et celui de l’Agriculture afin de prévenir tout conflit. Cependant, aucune action concrète n’a été prise, et les agriculteurs ont finalement occupé l’espace. Notre bétail n’a plus où aller, et malgré nos efforts pour le protéger, les agriculteurs de Boiffo ont attaqué notre bétail et nos enfants sans attendre que les animaux causent des dégâts », a-t-il expliqué avant d’ajouter que, « Le jeudi, à notre retour du marché, nous avons appris que notre enfant, Hamadou, avait été abattu par balle par les agriculteurs qui avaient illégalement occupé notre espace. Ils étaient trois à pâturer autour des champs quand trois agriculteurs armés de fusils nous ont attaqués et ont tiré sur Hamadou. Nous avons dû fuir ».
Face à cette situation, les victimes appellent les autorités compétentes à leur secours. Il est impératif que l’État explore de nouvelles solutions pour résoudre ce problème, en plus des mesures déjà prises, afin de mettre fin à cette crise sociale persistante.
Émile SINGBO (Stg)