Le gouvernement béninois, après des années de mutisme face aux conditions de travail des Aspirants au Métier d’Enseignement( Ame), prend d’importantes mesures en conseil extraordinaire des ministres le lundi 18 mars 2024 pour amortir quelque peu leur peine.
Il n’est, en effet, un secret pour personne que les aspirants au métier d’enseignement au Bénin ne jouissent pas totalement du fruit de leur labeur. Entre surcharge horaires, rémunérations exécrables et marginalisation, ces enseignants voient leur carrière complètement désacralisée. Face à leurs cris de martyre sans cesse renouvelés, Patrice Talon et son gouvernement prennent alors des mesures allant dans le sens de l’amélioration de leur condition de vie et de travail . Il s’agit notamment de la réintégration des Ame suspendus pour incitation à la grève, la rémunération sur tous les 12 mois de l’année , la mise à disposition d’une assurance maladie au même titre que les fonctionnaires de l’Etat, des congés de maternité pour des Ame de sexe féminin, une prise d’engagement pour service d’intérêt national de 20 mille par mois à partir de ce mois de mars et la gratuité des frais de scolarité pour les enfants de ces enseignants.
Ces décisions, visant à améliorer les conditions de ces soldats de la craie, sont salutaires et témoignent de la volonté du gouvernement de s’engager sur de long terme dans la construction d’un système éducatif efficace et inclusif, qui permette à tous les enfants de bénéficier d’une éducation de qualité. Nonobstant ces différentes dispositions, les enseignants, restent toujours sur leur soif car tant qu’il reste à faire rien n’est encore fait. Ils souhaitent voir le gouvernement de Talon aller plus loin dans ses réformes en ouvrant par exemple la voix de reversement passant du statut Ame à celui d’Agent Contractuel de l’État (Ace). On se souvient du ministre des enseignements maternel et primaire Salimane Karimou qui avait dit devant les députés à l’Assemblée nationale que le reversement des Ame en Ace impliquerait des dépenses estimées à 10 milliards. Dans le même esprit, le porte-parole du gouvernement a déclaré ce lundi que les nouvelles mesures prises en faveur des Ame va coûter 10 milliards à l’État. Ainsi, l’on est en droit de se demander s’il ne serait pas préférable de jeter aux oubliettes la dénomination Ame pour revenir à l’ancien système. Le gouvernement doit donner de l’oreille, faire bon poids bonne mesure pour changer définitivement la situation des enseignants dit Ame car aucune Nation ne saurait prospérer sans l’éducation qui un est maillon importantissime.
Tibauth k. OTCHERE