La langue Gur est l’appellation de la grande famille des langues Olti -voltaïques plus concentrées en Afrique de l’Ouest. Un vaste ensemble de plus de 90 langues parlées au Bénin, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Mali, au Niger, au Nigeria et au Togo. On les retrouve plus précisément dans tout le Burkina-Faso, au Nord-Est de la Côte d’Ivoire, aux moitiés Nord du Ghana et du Togo, au Sud du Mali, au nord-ouest du Bénin et au sud-ouest du Niger.Comme à l’accoutumée les universitaires venus des 8 pays concernés, se sont retrouvés à l’Université d’Abomey Calavi (Uac) les 14, 15, et 16 mars 2023 pour la présentation des travaux de recherche entre la démographie, langue et culture. Ce colloque international du Labo Gur s’entend engager pour l’évolution de la culture Gur. Cette rencontre biennale a eu lieu dans l’amphithéâtre Idriss Debi Itno de l’Uac.
En effet , le colloque international Gur est une rencontre scientifique à rotation culturale dans les 8 pays concernés pour l’approbation des réalités scientifiques des langues de cet espace. La langue étant le véhicule de l’humanité, était au cœur des assises. Devant les professeurs, docteurs et étudiants, les représentants de chaque pays ont démontré l’évolution démographique et culturelle des langues Olti -Voltaïques dans leurs pays. Un témoignage scientifique qui a confirmé la détermination des peuples dans l’espace Gur à travailler d’arrache-pied afin de garantir l’existence de leurs traces originelles. À les en croire, la vulgarisation des savoirs et connaissances de cet espace culturel et linguistique passe nécessairement par des recherches et travaux démographiques de ce genre.
Le professeur Coffi Sambiéni et Directeur du Labo Labo Gur, ne dira pas le contraire lorsqu’il déclare que « la restitution des travaux permettra de mieux connaître les cultures, langues et de mieux comprendre l’enjeu démographique dans l’espace Gur, dont les peuples tiennent beaucoup à leur intégrité et au grand respect de leurs valeurs morales et éthiques ». Pour lui, le défi à relever doit être l’inquiétude de tout concitoyen de la bande linguistique Gur. D’où, dit-il, « le laboratoire des langues et cultures Gur envisage de former une équipe interdisciplinaire et interuniversitaire pour écrire l’histoire décolonisée des peuples de l’espace Gur. Car, il est important d’écrire une histoire débarrassée de l’eurocentrisme, du nationalisme et de toutes sortes des complexes de supériorité sur le plan de la civilisation », a-t-il fait savoir avant d’ajouter que, « cette histoire doit être fondée sur les réalités endogènes, linguistiques, sociologiques, anthropologiques, archéologiques et géographiques ».
Le terme démographie est beaucoup plus mentionné parce qu’il serait le bémol de l’évolution des cultures Gur dans tous les domaines. Les universitaires ont donc donné des explications. « Quand on parle de démographie , on pense aux conséquences économiques, mais nous voulons montrer qu’il y’a des rapports entre la démographie, la langue et la culture. En limitant les naissances à 02, en Afrique, il y’a des cultures dans lesquelles, les noms des enfants sont donnés suivant le rang », a expliqué le Professeur Idrissou Zimé Yérima, président du comité d’organisation du 3èm colloque international Gur. À l’en croire, il n’est pas question de commettre la moindre erreur sur les pratiques de nos ancêtres. Cela pourrait faire disparaitre une partie de l’histoire africaine.
Il faut noter que la vision primitive de ce colloque biennal est de reconquérir et d’affirmer l’identité culturelle des peuples Gur et à disposer d’une riche documentation sur ces peuples. De même , il s’agit d’écrire l’histoire décolonisée des peuples de l’espace Gur sur la base des réalités endogènes, linguistiques, sociologiques, anthropologiques, archéologiques,et encore géographiques.
Nicaise TIYANA