Le système éducatif souffre depuis des années de plusieurs maux qui nécessitent des réflexions approfondies en vue de trouver des remèdes efficaces à son secours. En effet, le châtiment corporel qui n’est plus de mise dans les écoles est l’un des éléments qui met en mal le moteur de l’appareil éducatif Béninois.
Aux grands maux les grands remèdes. Et le gouvernement doit revoir sa machine à calculer pour trouver des solutions efficaces aux goulots d’étranglement qui au compte-gouttes ralentissent notre système éducatif. Certes, le fondement juridique de l’interdiction du châtiment corporel au bénin se retrouve entre circulaires, notes de service, lois et conventions internationales. Les premiers textes béninois sur l’interdiction du châtiment corporel au Bénin datent de 1962 et 1981. Il s’agit respectivement des circulaires n°100/MENC et n°1264/MENCJ.
Considéré comme l’arme certaine et immanquable pour inculquer le savoir, le châtiment corporel est strictement interdit dans les écoles, lycées et collèges du Bénin depuis des années. En dépit des causes sociologiques et historiques qui justifient l’usage du châtiment corporel dans nos sociétés, il existe des causes spécifiques en milieu scolaire. La principale est la difficulté des enseignants à maintenir la discipline. Il est en effet une méthode disciplinaire qui consiste en l’exercice d’une force physique par une personne ayant une autorité sur l’apprenant.
L’objectif, c’est lui infliger une certaine douleur en vue de le punir, le contraindre à exécuter une tâche ou à le faire changer de comportement. Les formes les plus courantes sont les fessées, les coups de bâtons, de lanières ou de fouets et les postures pénibles. Ces pratiques, loin d’être une violence faite à l’endroit des enfants, devraient être vues comme une manière de maintenir la discipline, d’inciter au travail pour mieux préparer la relève. Malheureusement, le constat amer qu’on peut faire aujourd’hui est que cette loi s’avère être un poison qui nuit dangeureusement à l’école béninoise. Certains enseignants et éducateurs se sentent désarmés et ont du mal à maintenir la rigueur nécessaire .
Conséquemment, la plupart des apprenants ne respectent plus leurs enseignants, désobéissent et n’accordent plus trop de crédits à l’école car après tout, ils n’ont de comptes à rendre à personne. À quoi doit-on s’attendre si on continue de louvoyer au lieu de prendre le taureau par les cornes? Même à la maison, les parents pour maintenir l’ordre et la discipline, ont recours à cette pratique. Il ne faut donc pas en vouloir aux enseignants qui continuent de porter des coups aux apprenants car cela va de l’intérêt collectif.
Au lieu d’interdire le châtiment, ne serait-il pas judicieux que l’État revoie plutôt les types de châtiments auxquels il faut avoir recours en milieu scolaire? Sinon le cataclysme éducatif perdurera et aucun développement socio-éducatif ne sera possible. Ou carrément, pour garder la tête hors de l’eau, il faudrait proposer des moyens efficaces en lieu et place du châtiment ou impérativement, faire un retour à la vieille école.
Tibauth k. OTCHERE