Le Togo n’est-il pas sur la voie d’annuler ses mandats d’arrêt internationaux lancés contre les ravisseurs de Steeve Amoussou ? Ce que l’on est tenté de se demander au regard de la récente intervention du Secrétaire Général (Sg) du gouvernement Togolais. En effet, dans une interview accordée à la chaîne de télévision Global Africa Telesud, Christian Trimua, Sg du gouvernement du président Faure Gnassingbé, a apporté quelques clarifications sur cette affaire que d’aucuns avaient qualifiée de crise diplomatique entre les deux pays. Christian Trimua a fait savoir que le Togo croit en ce que dit le Bénin qu’il n’est pas à l’origine de cet enlèvement. Car, dit-il, « le Bénin comme les autres pays de la sous-région, nous avons des méthodes de travail. Nous avons par exemple des mécanismes de remise de police à police. Si l’État du Bénin avait souhaité l’arrêter, il aurait travaillé avec nous pour qu’on puisse le lui remettre, il n’aurait pas utilisé ces techniques là » en ajoutant que, « le Bénin ne peut pas utiliser les gros bras pour enlever l’un de ses ressortissants résident au Togo. Autant nous considérons aussi que le Togo ne peut pas utiliser les mêmes méthodes quand il s’agit de régler les problèmes ».
Par ailleurs, Christian Trimua indique qu’il y a eu une discussion entre les deux pays sur cette affaire et qu’il y a une excellente entente. Ce qui justifie, selon lui, la condamnation de certains mis en cause par la justice béninoise. À la question de savoir si ces condamnations annullent les mandats d’arrêt, le Sg du gouvernement repond par la négation. Toutefois, il souligne que le même fait ne peut être jugé deux fois. « En droit, on ne juge pas une chose deux fois. Une fois que le Bénin a déjà réglé le problème en condamnant certaines personnes parmi elles, nous ne pouvons pas les arrêter et les condamner une deuxième fois pour les mêmes faits », a-t-il laissé entendre, soulignant que, « techniquement, à terme, les mandats d’arrêt devront tomber » contre les mis en cause notamment ceux déjà condamnés par la justice béninoise. Cette déclaration du Sg Christian Trimua laisse entrevoir une probable annulation des mandats d’arrêt internationaux lancés contre les ravisseurs de Steeve Amoussou. Au demeurant, il fait savoir que le Togo ne peut pas se mêler des procédures judiciaires qui se mènent à l’intérieur du Bénin, parlant de la détention de Steeve Amoussou malgré l’inculpation de certains de ses ravisseurs.
Pour rappel, Steeve Amoussou présenté comme l’activiste aux critiques acerbes contre le régime de Talon, Frère Hounvi, a été arrêté le 12 août 2024 dans un quartier de Lomé, Capitale Togolaise. La justice béninoise lui reproche, entre autres, d’avoir mené une campagne de déstabilisation en ligne et d’avoir incité à la violence. Deux de ses ravisseurs notamment Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi, ont été condamnés par la Criet à 12 mois ferme et à 5 millions de francs Cfa d’amende. Quant au troisième prévenu qui n’est rien d’autre que le Directeur du Centre National d’Investigation Numérique (Cnin), Ouanilo Médégan Fagla, a été purement et simplement relaxé au bénéfice du doute. La prochaine audience de Steeve Amoussou est prévue pour le 18 Novembre prochain.
Daniel KOUAGOU