L’Atacora, département du Nord Bénin, était autrefois connu pour ses bras valides et ses héros. Comme preuves nous avons le héros national Kaba, le général Mathieu Kerekou pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, il fait face à un fléau dévastateur : l’alcool frelaté. Cette boisson, qui s’est répandue ces dernières années, a fait de nombreuses victimes. Elle contraint progressivement à la perte des bras valides dans la cité des montagnes. Ses ravages vont au-delà de ceux du Vih Sida et même de la Covid-19.
L’alcool frelaté comme le petit déjeuner des jeunes et vieux dans l’Atacora
Chaque matin, dans les communes de l’Atacora, les boutiques de sodabi frelaté s’ouvrent en premier, comme des portes sur un monde de désespoir. Les vieux et les jeunes s’y pressent, alignés comme des écoliers devant la vendeuse de pâté à la récréation, mais leur appétit est différent: ici, c’est l’alcool frelaté. La scène est triste et difficile à décrire. C’est celle d’une lutte perpétuelle entre l’oubli et le besoin de vivre. L’alcool est leur petit déjeuner, une promesse de réconfort fugace dans une existence marquée par l’errance et l’abandon. Face à l’ampleur du problème, les autorités locales et les acteurs de développement s’engagent dans la lutte contre la consommation de cette boisson. Cependant, ces efforts sont pour la plupart des luttes déguisées. Peu d’acteurs sont réellement sincères dans ce combat. Ceux qui le font en toute sincérité sont souvent combattus par leurs pairs. Les exemples sont légions. Conséquences, tous les combats menés contre ce fléau sont restés vains. L’alcool frelaté continue de se balader sur le territoire de l’Atacora et poursuit ses ravages.
La responsabilité des autorités locales dans la persistance de la consommation de l’alcool frelaté
Les autorités de l’Atacora portent la lourde responsabilité de la persistance de la consommation d’alcool frelaté dans leur région. Tristes témoins de cette réalité, elles semblent souvent dépassées par un fléau qu’elles contribuent elles-mêmes à alimenter. Beaucoup parmi elles, en tant que consommateurs, voient leur capacité à agir efficacement compromise. Les revendeurs de cette boisson quant à eux, agissent pour la plupart du temps sous la protection tacite de ces mêmes autorités, rendant difficile toute lutte véritable. Dans les périodes électorales, l’obscurité s’épaissit. Les élus, dans un geste désolant, distribuent des litres de sodabi frelaté aux villageois, cherchant à acheter des consciences plutôt qu’à éveiller les esprits aux dangers de cette boisson. Cette approche ne fait que prolonger la dépendance à l’alcool et affecte non seulement la santé publique, mais aussi et surtout l’intégrité du processus démocratique.
Comment mettre fin à la l’alcool frelaté dans l’Atacora ?
Pour combattre efficacement l’alcool frelatée, les autorités doivent d’abord donner le bon exemple. Elles doivent accepter de lutter contre leurs propres travers pour espérer établir les bases d’une lutte véritable. La traque des revendeurs doit être implacable. C’est difficile mais c’est le chemin à suivre pour finir avec ce poison qui détruit la population de l’Atacora à a petit coup.
Il est temps pour les leaders de l’Atacora de redéfinir leurs priorités. La situation est désespérante, et la fin de cette récréation est plus que nécessaire. Il faut agir pendant qu’il est encore temps.
✍️ Confiance NOUANTI