Depuis quelques années, le mouvement estudiantin est en déclic à l’Université de Parakou (Up). Entre temps un véritable instrument de lutte pour l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants, les organisations estudiantines semblent perdre de plus en plus ce pouvoir d’intégrité et de revendications. Et ceci, à cause de leurs responsables qui perdent de vue leur réelle mission, ce qui les discréditent davantage auprès des autorités universitaires. En deux ans seulement, l’Union Nationale des Étudiants de l’Université de Parakou (Uneup) et la Fédération Nationale des Étudiants de l’Université de Parakou (Fneup) ont connu trois suspensions. La dernière en date est celle du mercredi 24 juillet 2024 où le recteur Bertrand Sogbossi Boco s’est vu obligé de prendre ses responsabilités pour éviter d’éventuelles violences et de trouble à l’ordre public au sein du campus au regard des différentes contestations enregistrées suite à la relance du processus électoral au sein de ces deux institutions.
Le président de chaque institution veut monopoliser le pouvoir. Soit, il ne veut pas quitter son fauteuil, soit il veut faire passer vaille que vaille son dauphin. Et bienvenue les différentes sortes de magouilles : élections exclusives, frauduleuses et bagarres. Présidents sortants et potentiels candidats, personne ne veut respecter les textes. L’essentiel, c’est d’arracher ou conserver le pouvoir et tous les moyens pour y arriver sont nécessaires. Face à ces comportements irresponsables, la première autorité rectorale garante de la sécurité des usages du campus est contrainte de prendre son bâton de pélerin pour mettre fin à la pagaille.
Pendant ce temps, les préoccupations de la communauté estudiantine sont reléguées au second rang. Insuffisance d’infrastructures pédagogiques et du repas servi au restaurant universitaire, faux frais académiques, lenteur administrative dans la délivrance de certains actes, insécurité au sein et aux alentours du campus, les étudiants ne savent plus vers quel acteur se tourner pour avoir une potion. Leurs porte-paroles sont constamment préoccupés par le renouvellement de leur mandat afin de sauvegarder leurs intérêts personnels. Ils sont tapis dans leurs bureaux dignes d’un palais présentiel avec toutes les commodités requises. Pas de réactions fructueuses aux plaintes des étudiants. Voilà comme se résume la vie syndicale dans la deuxième citadelle du Bénin. Et c’est dommage, très dommage si rien n’est fait pour faire renaître le mouvement estudiantin de l’Up de ses cendres. Les aînés de la lutte estudiantine sont interpelés sinon ils seront coupables devant l’histoire de n’être pas agi pour sauver les meubles.
À bon entendeur…
Daniel KOUAGOU