Dans le paysage politique béninois, Gildas Sènamèdé Shègun Aïzannon se distingue de plus en plus comme un leader influent du parti Union Progressiste le Renouveau (Up-R). L’On connait l’activisme de l’homme dans la huitième Circonscription Électorale et particulièrement dans la ville de Parakou où il a été élu conseiller municipal en 2008, puis Chargé de Mission (Cm) du maire Charles Toko en 2016. Depuis quelques années maintenant, c’est du côté du Sud Bénin qu’il étend ses tentacules et fait des émules. En tant qu’observateur avisé et acteur engagé, il a été reçu le dimanche 21 juillet dernier sur la radio Peace Fm de Cotonou. L’acteur politique membre du parti Union Progressiste le Renouveau (Up-le) a fait des déclarations qui ont attiré l’attention sur les complexités de la gouvernance politique pour sa famille politique de la majorité présidentielle et les défis auxquels elle doit faire face. Il n’a pas manqué aussi d’opiner sur les récentes déclarations du capitaine Ibrahim Traoré sur une supposée présence de bases militaires françaises au Nord du Bénin.
Le code électoral, un outil à double tranchant ?
Lors de son intervention, Gildas Aizannon a mis en lumière les lacunes potentielles du code électoral actuel, décrivant ce dernier comme pouvant devenir “un tombeau pour la belle réforme du système partisan » en 2026. Il souligne que, malgré les nombreux aspects positifs de ce code, les “20% d’imperfections” pourraient compromettre les “80% de positif”. Sènamèdé Aizannon a également souligné l’importance d’écouter les voix critiques, notamment celles des forces sociales telles que l’église, les intellectuels et d’autres acteurs de la société civile, qui appellent à des améliorations nécessaires. “Il ne sert à rien de prendre le risque des élections infructueuses”, a-t-il averti, insistant sur la nécessité d’éviter un vide juridique qui pourrait anéantir les efforts de réforme.
Une critique de la gouvernance du capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso
Le discours du leader Aizannon ne s’arrête pas là. Il adresse également une critique au capitaine Ibrahim Traoré, qu’il accuse de succomber à une “surenchère paranoïaque”. Bien que Traoré puisse justifier certains de ses comportements par sa jeunesse, Aizannon insiste sur le fait que ses responsabilités du moment exigent plus de retenue et de discernement. Il met en garde « la désignation des ennemis imaginaires ne peut servir durablement de carburant au moteur de son action ».
Des défis persistants
Dans un contexte où les résultats sont mitigés, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la réduction de la pauvreté, Aizannon prédit que « les populations du Burkina et plus globalement de l’Aes finiront par se lasser » si des améliorations concrètes ne sont pas rapidement apportées aux problèmes urgents. Il souligne que le mensonge et les stratégies de diversion ne sauraient remplacer une véritable politique de progrès.
Un bilan positif du Président Patrice Talon
Au cours de l’émission, Gildas Aïzannon a également donné son avis sur la gouvernance du Président Patrice TALON. L’acteur politique reconnaît que tout n’est pas rose mais il affirme que le bilan du chantre de la rupture est largement positif. « Il y a quelques faiblesses dans la gouvernance actuelle. On peut mieux faire sur le chantier de la lutte contre la corruption. Mais le bilan de Patrice Talon est largement positif pour obtenir un plébiscite autour du candidat consensuel de la mouvance en 2026 » a-t-il laissé entendre.
Un avenir incertain mais potentiellement prometteur
Gildas Sènamèdé Shègun Aïzannon incarne à la fois la voix de la raison et celle de la critique constructive au sein de la majorité présidentielle. Ses observations, bien que sévères pour d’aucuns, ne visent qu’à alerter sur les risques d’une mauvaise gouvernance et ont pour leitmotiv la promotion des réformes salutaires ancrées dans la volonté populaire à cause de leur utilité pour l’intérêt général. En attendant 2026, le paysage politique béninois reste en pleine effervescence, avec de nombreux défis à relever pour consolider les acquis démocratiques et améliorer la vie des citoyens.
Joseph HESSOU