Dans les annales politiques du Bénin, la huitième législature de l’Assemblée Nationale (An) restera gravée comme une période sombre, caractérisée par un échec flagrant du système partisan. Sous le regard critique d’Apollinaire Avognon, Président du parti d’opposition Nouvelle Force Nationale (Nfn), les failles de cette époque résonnent comme un rappel douloureux de l’incapacité des députés à servir véritablement le peuple.
Au cœur de cette critique, un constat amer émerge : la débâcle d’un parlement dirigé par des députés dénués de toute capacité à penser par eux-mêmes. Ces “députés écoliers”, comme les qualifie Avognon, ont trôné au sein de l’assemblée nationale, orchestrant un ballet législatif dépourvu de toute réflexion profonde sur l’impact de leurs décisions sur la vie quotidienne des citoyens.
Un exemple frappant de cette déconnexion avec la réalité est révélé par les propos de l’honorable Nassirou Arifari Bako de la mouvance présidentielle, évoquant la retraite d’office des forces de sécurité et de défense. Ses mots résonnent comme un symbole de l’ignorance qui a caractérisé les débats parlementaires. « Les députés ne savaient pas en cette période que cette législation allait être exploitée de la sorte », a-t-il fait savoir. Une déclaration qui soulève indignation et consternation, révélant l’absence totale de prévoyance et d’analyse dans le processus législatif.
La commission des lois, censée garantir la qualité et la pertinence des textes votés, semble avoir failli à sa mission, laissant libre cours à l’adoption de lois sans débat ni examen approfondi. Ainsi, les députés de la huitième législature apparaissent comme des pantins manipulés par les intérêts politiques du moment, loin de représenter véritablement les aspirations et les besoins du peuple. Dans ce contexte, la responsabilité incombe non seulement aux députés eux-mêmes, mais également au système politique dans son ensemble. Avognon souligne avec amertume que gouverner, c’est prévoir, une maxime visiblement oubliée par ceux qui étaient censés incarner la démocratie et la représentativité.
Ainsi, la huitième législature laisse derrière elle un héritage douloureux : celui d’un peuple privé de véritables représentants, écartés au profit d’une élite politique déconnectée de la réalité quotidienne. Pour Apollinaire Avognon et la Nouvelle Force Nationale, il est temps de tourner la page sur cette vieille politique et de donner la chance à de nouveaux visages de diriger le pays vers un avenir plus juste et plus éclairé.