Le parti la Nouvelle Force Nationale (Nfn) a tenu son premier congrès ordinaire le 20 juillet 2024. La cérémonie s’est tenue dans un hôtel de la ville d’Abomey-Calavi en présence du président de Nfn Wilfried Apollinaire Avognon, des militants et sympathisants dudit parti, des représentants des partis de l’opposition béninoise et bien d’autres.
Nicaise TIYANA
« Mobilisons-nous parce que Etchikô ! », « Plus d’un demi-siècle que ça dure, plus de 60 ans …». Ce sont là quelques-uns des slogans qui ont retenti dans la salle d’accueil de la rencontre politique du parti Nfn. Ces maximes des hommes du parti Nfn se sentent à l’antipode de la rupture qui n’ont qu’encore dix huit mois sur le trône présidentiel. Et déjà les militants et sympathisants du parti Nfn disent Échikô, Échikô ! Comme pour dire, nous sommes fatigués, c’est fatiguant.
C’est la Présidente du comité d’organisation, Sanata Lahani qui a ouvert le bal des allocutions. En prenant la parole, elle a fait savoir que le gouvernement de la rupture est “fatiguant”. Tout en présentant le tableau sombre de la gouvernance du Président Patrice Talon dans divers domaines, elle a souhaité la bienvenue aux différents partenaires à ce grand rendez-vous du parti Nfn.
Echikô!.….. echikô! Ont mainte fois répété les étudiants vêtus en tee-shirts du parti Nfn avec des applaudissements bien nourris. Cela suivie de l’exécution par cœur de l’hymne national du Bénin en langue locale Fongbé. Ils ont pleinement manifesté leur amour envers la formation politique que préside Apollinaire Avognon. C’est dans cette euphorie qu’a défilé les invités des autres formations politiques sœurs venues pour le soutien. Et c’est Thibaud Ogou du Mouvement Alliance Congrès de la Jeunesse (Acj) qui prend la parole. Nouvellement sorti de la prison, l’opposant sans peur a rappelé les contours politiques du régime en place qui pourraient endommager la vie de la population béninoise. La crise qui prévaut actuellement entre le Bénin et le Niger a été également le point dont Thibaut Ogou a mentionné avant qu’il ne chute en demandant une doléance au chef de l’État béninois, de penser aux détenus politiques. « Je demande à tout le peuple béninois d’emboiter les pas de ces heraut de la Nation. Je demande également au Président de la république Patrice Talon de profiter de cette fête d’indépendance que nous sommes en train de préparer pour prononcer une grâce présidentielle en faveur des détenus et exilés politiques », a-t-il laissé entendre.
Ensuite, Eugène Azatasssou, au nom du parti Les Démocrates, a incessamment remercié le parti à l’honneur, en transmettant les mots de soutien indéfectibles de son parti. « La délégation des Ld, mandatée par son Président Dr Boni Yayi remercie chaleureusement le parti Nfn pour cette invitation et pour cette occasion qu’il nous a offerte de nous exprimer devant vous. Votre appel chaleureux et votre engagement sans faille dans le développement de notre pays », a-t-il fait savoir en ajoutant que, « En réalité, la Nouvelle Force Nationale avait déjà toujours réagi comme étant un parti de l’opposition puisque toutes vos positions dans les domaines de la vie nationale ne font d’aucun doute de l’appartenance de l’opposition et donc c’est juste une formalité exigée par la loi que vous êtes en train d’accomplir et nous vous remercions et nous vous félicitons pour cela » a rassuré le représentant des Démocrates.
Aux côtés de ses pairs, Expérience Tébé, chef du parti Mpl a raccourci son message plein de sagesse en invitant ainsi son homologue de la Nfn à garder le courage et la même détermination jusqu’au bout. Car le peuple en a marre de voir ses filles et fils vidés du pays. Selon lui, peu importe le domaine, que ça soit dans l’enseignement, l’armée, la presse et bien d’autres, rien ne va, même les femmes des marchés. Un phénomène qui devrait attirer l’attention de la population à s’organiser autrement dans les jours à venir pour ne plus être déçue socialement.
À la place du président Sabi Sira Korogoné de la nouvelle formation politique en gestation, Coalition Bénin Debout (Cbd), Jean Mari Ouessou s’est dit heureux d’être parmi ses camarades de lutte qui travaillent pour la même cause, celle de la restauration de la démocratie béninoise. Il n’a pas manqué de rappeler aux uns et aux autres, le contexte dans lequel est née la nouvelle force nationale qui n’est rien d’autre que « la dégradation de la constitution et surtout le code électoral qui n’est pas favorable à l’accès de tous les partis aux différentes élections ». La Coalition Bénin Debout et ses militants entendent relever le défi.« Donnons nous la main, donnons nous la force pour réclamer le retour d’un code qui a permis a un citoyen exilé d’être candidat et de gagner les élections face à son challenger» a clamé haut et fort Jean Mari Ouessou.
Après le défilé des présidents et représentants des différents partis, le Président de la Nfn, Wilfried Apollinaire Avognon, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a prononcé son discours aux militants et sympathisants sans langue de bois. Le président de la formation politique “Les oranges ”, a décrié la couverture sociopolitique actuelle après avoir salué la présence des têtes couronnées, hauts dignitaires de la tradition. Wilfried Apollinaire Avognon a mis l’accent sur la mobilisation du peuple et toutes les composantes des 546 arrondissements du Bénin à suivre l’exemple du Sénégal qui a changé ses dirigeants gouvernementaux sans violence. « C’est le moment plus que jamais la concrétisation du renouvellement total de la classe politique que nous avons tous chanté. C’est le moment pour nous, jeune, femme de prouver notre capacité, c’est le moment pour nous de réaffirmer, de candidater, de compétir pour montrer que nous le pouvons. Parce-que qui demande à être conseillé communal, doit avoir minimum 18 ans et payer 10.000f. c’est le moment de montrer que nous sommes prêts et nous le ferons », a exhorté le numéro un de la Nfn. De façon extrapolée, toutes les formations politiques dont l’idéologie est diamètralement opposée au régime en place, ont salué la performance de la Nouvelle Force Nationale et l’ont encouragé à joindre l’acte à la parole.
Il faut noter que le bureau exécutif du parti Nfn a procédé à son renouvellement. D’une vingtaine, il est passé à la soixante-dixaine de membres. Le Président Apollinaire Avognon a été reconduit à ses fonctions. Ce sont des danses, sursauts de joie immense, chants et autres diversements qui ont marqué la fin de cette première rencontre politique ordinaire du parti Nfn qui réitère sa position de l’opposition à la population.